Coronavirus: application de suivi des contacts en français
Le chien de garde de la France a donné son feu vert mardi à une application de téléphonie mobile soutenue par le gouvernement qui alertera les utilisateurs s'ils ont été en contact avec une personne infectée.
L'utilisation de l'application appelée StopCovid sera volontaire et permettra de suivre les utilisateurs qui se trouvaient à proximité les uns des autres sur une période de deux semaines. Si certains deviennent infectés, ils en informent la plateforme, qui alerte les autres.
Les défenseurs de la vie privée ont exprimé leurs craintes que l'application marque le premier pas vers une société sous surveillance en ligne constante.
Mais le chien de garde de la CNIL, qui a approuvé provisoirement StopCovid en avril, a déclaré mardi que l'application satisfaisait aux exigences légales en matière de protection de la vie privée, avec de nombreuses garanties pour éviter les abus.
Il a néanmoins formulé un certain nombre de recommandations pour le rendre encore plus sûr, notamment en améliorant la qualité des informations fournies aux utilisateurs, en permettant aux utilisateurs de s'opposer aux informations partagées et en offrant une option pour effacer les données stockées.
L'application ne s'appuiera pas sur la géolocalisation, mais utilisera plutôt la technologie Bluetooth qui permet aux téléphones mobiles de communiquer entre eux sur de courtes distances.
Le Parlement français, qui doit voter sur le déploiement de l'application, débattra de la question mercredi.
S'il dit oui, StopCovid pourrait être disponible dans les magasins d'applications à partir de ce week-end.
La France a recommencé à émerger le 11 mai, après un blocage de deux mois, pour freiner la propagation du coronavirus. Les transports en commun ont repris, même si de nombreuses personnes travaillent encore depuis leur domicile et la plupart des écoles n'ont pas encore rouvert.
Les bars, restaurants et parcs publics restent fermés.
La question de savoir comment suivre la propagation du coronavirus avec la technologie mobile a suscité des préoccupations en matière de confidentialité dans plusieurs pays, levant désormais des mesures strictes de confinement à domicile alors qu'ils espèrent relancer leur économie.
À la suite des blocages, peu de personnes dans la plupart des pays ont été exposées au virus et n'ont donc pas d'immunité et restent à risque d'infection, ce qui fait craindre une deuxième vague une fois que les gens recommencent à se mélanger.
La Commission européenne a recommandé que les données collectées via les applications de recherche de contacts soient stockées uniquement sur les téléphones des utilisateurs et qu'elles soient cryptées.